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Les unités de montagne de la gendarmerie nationale représentent une spécialité incontournable dans le dispositif de sécurité publique en France. Leur rôle va bien au-delà du maintien de l’ordre : elles incarnent la protection des personnes dans l’un des environnements les plus exigeants, la montagne. Qu’il s’agisse d’opérations de sauvetage, d’actions de prévention ou d’investigations de police judiciaire, ces unités assurent la sécurité des massifs français.
Créées pour répondre aux besoins de sécurité dans les zones d’altitude, elles constituent un maillon essentiel de la gendarmerie nationale, aux côtés de la gendarmerie départementale et de la gendarmerie mobile. Leur vocation première : assurer le secours en montagne, souvent dans des conditions climatiques extrêmes.
Chaque année, des milliers de personnes fréquentent les sommets, les stations de sport d’hiver, ou s’engagent dans des ascensions techniques. Les risques d’accident y sont réels. Les gendarmes spécialisés interviennent alors pour porter assistance aux victimes, qu’il s’agisse de randonneurs, d’alpinistes, de skieurs ou de simples promeneurs.
Le secours en montagne repose sur une coordination exemplaire entre les pelotons de gendarmerie et les moyens aériens, notamment l’hélicoptère, indispensable pour atteindre rapidement les zones difficiles. Ces opérations nécessitent une grande technicité, de solides compétences en alpinisme et une parfaite maîtrise du milieu montagnard.
Au cœur de ce dispositif se trouvent les PGHM (pelotons de gendarmerie de haute montagne). Créés dans les années 1950, ils sont aujourd’hui présents dans les Alpes, les Pyrénées, le Massif central et les Vosges. Chaque peloton regroupe des militaires hautement qualifiés, dont certains sont guides de haute montagne.
Le PGHM incarne l’excellence de la gendarmerie de haute montagne. Ses missions couvrent le secours en montagne, mais aussi la surveillance des massifs, la prévention des accidents et la police judiciaire après un drame. Leur efficacité est reconnue dans le monde entier.
Les pelotons de la gendarmerie départementale, en lien avec les PGHM, assurent une présence continue dans chaque département de montagne. Du Mont Blanc à Bourg Saint Maurice, en passant par Oloron Sainte Marie, ces unités couvrent l’ensemble du territoire alpin et pyrénéen. Elles interviennent aussi dans les stations de ski et dans les zones isolées.
La création de ce dispositif a permis de renforcer la sécurité des personnes dans un environnement où chaque intervention est une course contre la montre. En quelques fois, l’usage du téléphone portable a permis de localiser des randonneurs en détresse, mais le terrain et les conditions climatiques imposent encore une expertise humaine irremplaçable.
Devenir sous-officier de gendarmerie spécialisé dans le secours en montagne suppose de réussir un concours, puis une présélection spécifique. Les candidats subissent des tests physiques et techniques en haute montagne, évaluant leur endurance, leur capacité d’adaptation et leur sang-froid.
La formation des futurs secouristes s’effectue ensuite au sein de centres spécialisés. Elle inclut des stages en alpinisme, des entraînements en altitude, des cours de médecine d’urgence, mais aussi une préparation juridique à la police judiciaire. Ces sous-officiers et militaires doivent être capables de réagir dans une tempête, d’évacuer des victimes, et d’assurer la protection de tous, même en conditions extrêmes.
Chaque unité de la gendarmerie de montagne dispose d’hommes et de moyens adaptés à ses missions. L’hélicoptère est l’allié indispensable, mais les pilotes doivent parfois renoncer à décoller à cause de la météo. Les secouristes partent alors à pied, avec cordes, skis ou crampons, pour atteindre les personnes en difficulté.
L’équipe agit en renfort d’autres unités de la gendarmerie nationale, selon les besoins du département concerné. Cette capacité de renfort illustre la complémentarité entre les pelotons, la gendarmerie départementale et les autres forces.
Le métier de gendarme dans les unités de montagne de la gendarmerie nationale exige une résistance physique et mentale exceptionnelle. Entre opérations périlleuses, missions de secours et enquêtes de police judiciaire, ces gendarmes vivent des moments intenses où chaque intervention peut décider de la vie ou de la mort.
Ils partagent une vocation commune : protéger et sauver. Et même si la fin de certaines interventions se solde par un drame, leur engagement ne faiblit jamais. Comme le souligne un ancien sous-officier, « en montagne, on apprend que rien n’est jamais acquis, mais que la solidarité peut tout changer ».